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BIOGRAPHIE

AURORE LORANG

Passionnée par la peinture dès mon plus jeune âge, cet art fait partie intégrante de mon quotidien de mère et de décoratrice d’intérieur et n’a cessé de m’accompagner toute au long de ma vie.

J’ai commencé à peindre à l’âge de sept ans et continué durant de nombreuses années de cours qui m’ont certes fourni une base technique non-négligeable, mais qui ont surtout réveillé en moi la volonté de créer plus et de dépeindre mes émotions dans toute leur intensité et complexité. Lassée de recopier l’œuvre des autres, j’ai très vite essayé de laisser s’exprimer mon univers et tenté de développer un style qui m’était propre.

PROCESSUS CRÉATIF

Ma démarche artistique a tout des montagnes russes : il y a des phases où je ne peins pas, et d’autres où je ne peux plus m’arrêter. Pourtant même dans ces phases sans peinture à proprement parler, elle reste présente en sous-ton. La page n’est pas blanche, mais en train de se remplir d’une myriade d’impressions, de ressentis et de réflexions en attente de s’exprimer mûrement. Il ne s’agit pas pour moi de forcer le processus créatif, mais de laisser le naturel évoluer et de laisser l’expressivité venir. Lorsque je crée une œuvre, je commence en général par dresser un brouillon sur papier, avant de créer une première base sur toile sans crayon de papier. J’y rajoute ensuite des détails sous plusieurs couches de différentes matières ou textures.

 

Ce qui m’importe dans cette démarche, c’est que rien n’est corrigé : tout fait partie du processus, même les traits de construction sont gardés. Toutes les couches, de la base jusqu’au dernier détail, restent visibles, sans plus forcément être nettement différentiables. À l’aune de ma vision de la vie et de l’évolution du soi, mon art se veut exprimer, ne serait-ce que par sa composition, que l’on ne peut jamais supprimer les bases sur lesquelles on a été construit.e.s, on peut juste reconstruire dessus, il y a quelque chose d’indélébile dans les expériences qui nous forment et nous reforment. Pour cette même raison, je ne travaille jamais avec une palette, mais dans un pot. Ainsi, non seulement les couleurs utilisées au début d’un tableau sont réutilisées tout au long de sa composition, mais se retrouvent également de toile en toile. Cela me permet de créer une forme de continuité et d’homogénéité dans la couleur, quitte à ce qu’elle devienne terne. Il n’y a pas de réel hasard dans ma peinture, où plutôt, elle incarne par son processus même le paradoxe du hasard : elle l’accepte comme étant une illusion devant l’incontrôlable de tous les choix ou facteurs qui nous impactent en tant qu’individus.

C’est parce qu’il y a cette idée d’acceptation derrière ma peinture, celle de vivre sans forcer l’évolution d’un naturel qui peut se révéler aussi beau que sombre que c’est loin d’être un problème pour moi, contrairement à ce qui est généralement prescrit en termes de technique, de mélanger toutes les couleurs dans un amas sombre, ponctué de vif. Je ne crée pas de règles au niveau des teintes utilisées, il n’y a rien de fixe ou de prédéfini : je laisse les couleurs bouger au fil de l’évolution de chacun de mes tableaux. Briser le normatif pour laisser s’exprimer le naturel, quitte à ce qu’il soit moche, voilà comment je pourrais résumer mon art. Je ne pourrais pas m’imaginer peindre autrement aujourd’hui, parce que c’est là qu’est le creux de ma liberté. Ainsi, je ne pense pas « esthétique » dans ma création, mais « message ». C’est notamment pour cela que les traits qui ressortent restent aussi simples et épais.

 

Je cherche par là à représenter l’universalité des émotions et de certains vécus, tout en prenant en compte leurs nuances. De la même manière que pour les couches de peinture, j’infuse mes tableaux du singulier issu aussi bien de mes expériences que de celles des autres pour justement représenter ce qu’il y a de particulier dans l’universel de la vie et des émotions. Si j’évite de représenter des couleurs de peau naturelles ou des corps trop réalistes, j’y incorpore des éléments qui rappellent, selon le tableau, différents combats de minorités stigmatisées. Si mon œuvre est profondément intime, elle se veut également être une peinture d’alliée, nuancée, pour représenter la complexité du monde et l’intrication des luttes. Parce que je conçois mon œuvre en relation profonde avec mon propre vécu, j’ai choisi de présenter principalement des grands formats d’en moyenne 100x150cm dans ce portfolio. Je ressens en effet quelque chose de plus personnel dans ces grandes toiles que dans des plus petites. Tout simplement parce que ce sont les plus proches de ma taille réelle, cela me permet une plus grande impression de proximité avec elles, qui se traduit aussi bien dans les thèmes abordés que dans leur profondeur et leur complexité.

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